Quand les internautes financent des entreprises

Le "crowdfunding", ou financement participatif ouvert aux particuliers, se développe dans le monde de l’entreprise, mais doit encore faire ses preuves
En ce mois d’octobre, l’institut de beauté toulousain « Poudres de fée » a fait appel à un crédit un peu spécial. Afin de récolter les 6 000 € dont l’entreprise a besoin pour combler ses besoins de trésorerie, sa créatrice est passée par Friendsclear.com. Ce site d’un nouveau genre permet aux entrepreneurs de lever des fonds grâce au crowdfunding, un système de financement participatif via Internet.
Ce modèle d’investissement, déjà connu en France dans les milieux artistiques, a fait son entrée dans le monde de l’entreprise il y a environ deux ans. Qu’elles soient naissantes, en développement ou confirmées, différentes formules sont proposées aux internautes disposés à casser leurs tirelires.
L’un des pionniers dans ce secteur, Wiseed.fr, propose de devenir actionnaire de start-up innovantes en phase de démarrage à partir de 100 €, puis de bénéficier à long terme des dividendes de celles-ci. De son côté, Friendsclear permet aux entrepreneurs de contracter, sur trois ans, un crédit auprès des internautes, qui reçoivent des intérêts à hauteur de 4,5 % de la somme avancée.

"Les professionnels passent à côté d’idées intéressantes"

Deux manières différentes de rentabiliser son épargne, mais qui visent un but commun : soutenir des initiatives atypiques ou innovantes qui n’ont pas forcément eu la chance d’être financées par un établissement bancaire classique.

« Les professionnels de l’investissement passent souvent à côté d’idées intéressantes, explique Thierry Merquiol, fondateur de Wiseed.fr. Nous partons du principe que la foule dit juste. Les projets que nous sélectionnons doivent néanmoins contribuer à l’amélioration de la qualité de vie et à la création d’emplois. »

Si le concept du crowdfunding est en marche, c’est aussi dû à un changement dans le comportement des particuliers à l’égard de leur épargne. « Les gens veulent savoir où va exactement leur argent, mais aussi pouvoir s’impliquer dans une initiative économique locale », précise Jean-Christophe Capelli, président de Friendsclear.

12 start-up ont vu le jour grâce au crowdfunding

Depuis sa création en avril 2008, le site de Thierry Merquiol a déjà permis à douze start-up spécialisées dans la recherche ou les biotechnologies de voir le jour. Le montant de l’investissement moyen effectué par chaque internaute est passé de 450 au début à 750 € aujourd’hui. Sur Friendsclear, c’est plus de 10 000 € que chaque prêteur réparti en moyenne sur les différents projets de son choix.

Des résultats encourageants, mais qui ne suffisent pourtant pas encore à faire vivre leurs créateurs. « Généralement, ces plates-formes se rémunèrent par une petite commission qu’elles prélèvent sur les fonds empruntés, ce qui ne leur permet pas encore de rentrer dans leurs frais, explique Malik Goulamhoussen, spécialiste de la finance et auteur du blog Crowdfunding.fr. De plus, elles doivent compter avec une législation encore très figée en matière de levée de fonds en France, une activité qui reste contrôlée par les banques. »

Conscients de ces obstacles, les fondateurs de Wiseed ou de Friendsclear restent pourtant très optimistes quant à l’avenir. « Il faut au moins cinq ans pour qu’une entreprise soit efficace. Nous vivons encore sur nos fonds propres mais espérons devenir rentables en 2012-2013 », prévoit Thierry Merquiol.
Evelyne ORMAN
Source : http://www.la-croix.com
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1 commentaire:

  1. Effectivement c'est un beau concept que je ne connaissais pas personnellement et que je vais voir maintenant.
    merci pour l'article

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